Biographie

Marisa Paredes, née le à Madrid et morte le dans la même ville, est une actrice incontournable du cinéma espagnol, muse notamment de Pedro Almodóvar qui a contribué à la rendre célèbre dans le monde entier.

Jeunesse et formation

Marísa Paredes (de son nom complet María Luisa Paredes Bartolomé)[pourquoi ?] est marquée par son enfance vécue dans la période du franquisme, synonyme de rationnements et de restrictions. Faute d'argent, elle doit arrêter l'école à onze ans pour travailler dans un atelier de couture, puis son père l'inscrit dans une école de dactylographie. À 16 ans, elle débute le théâtre, et est engagée pour faire une tournée. Elle dira : « Le théâtre m’a sauvée, c’était la liberté ! ». Enfant, elle avait un jour demandé à sa mère, concierge dans un édifice bourgeois de Madric[Où ?] : « Pourquoi sommes-nous pauvres ? » « Être pauvre, ça s’hérite, ma fille. De la même manière que la richesse s’hérite, la pauvreté aussi. » Des paroles qui resteront « gravées dans [sa] tête ».

Carrière

Actrice de théâtre et de cinéma dès les années 1960, Marisa Paredes (son nom de scène) se révèle au grand public dans la fleur de l'âge dans Tras el Cristal d’Agustí Villaronga en 1986.

Entre 1983 et 2011 elle tournera six fois pour Pedro Almodóvar, dont elle devient la « réplique féminine »  : elle incarne notamment Becky del Páramo dans Talons aiguilles en 1991 (film qui marque un tournant décisif de sa carrière en faisant d'elle une actrice convoitée dans le monde entier), Leo Macías dans La Fleur de mon secret et Huma Rojo dans Tout sur ma mère, trois rôles de femmes à la carrière éblouissante (chanteuse, écrivaine et comédienne) mais qui n'arrivent pas à gérer leurs relations intimes, se montrant capricieuses et parfois dures avec leurs proches, fortes en façade mais échouant dans leurs relations amoureuses.

En Espagne, elle a également fait deux incursions marquantes dans le cinéma de genre : elle est Griselda dans Prison de cristal d'Agustí Villaronga en 1986, et Carmen dans L'Échine du Diable de Guillermo del Toro en 2001.

De prestigieux réalisateurs étrangers ont fait appel à elle, comme le Mexicain Arturo Ripstein pour Carmin profond et Pas de lettre pour le colonel, le Chilien Raúl Ruiz pour Trois vies et une seule mort et Les Lignes de Wellington, l'Italien Roberto Benigni pour La vie est belle ou encore le Portugais Manoel de Oliveira pour Le Miroir magique.

Engagements

Très impliquée dans la cause féministe en Espagne, Marisa Paredes s'est aussi engagée dans le mouvement pacifiste. En 2003, elle mobilise tous les artistes contre l'invasion américaine de l'Irak alors qu’elle présidait l’Académie du cinéma espagnol. En 2024, elle participe à un grand rassemblement à Madrid pour exiger un cessez-le-feu immédiat à Gaza et au Liban.

À l’été 2023, elle soutient la liste Sumar pour les élections générales espagnoles.

Mort

Marisa Paredes meurt le à l’âge de 78 ans, des suites d’un problème coronarien à l’hôpital universitaire de la Fondation Jiménez Díaz (es) de Madrid.

Distinctions

Lauréate notamment de quatre Fotogramas de Plata, de trois prix Sant Jordi et d'un Goya d'honneur, Marisa Paredes est à ce jour l'une des sept actrices à avoir reçu le prix national de Cinématographie du ministère espagnol de la Culture.

Famille

Marisa Paredes a une fille avec le réalisateur Antonio Isasi-Isasmendi, María Isasi, elle aussi actrice, née en 1975.

Télévision

  • 1980 : Cervantes d'Alfonso Ungría (feuilleton TV)
  • 1982 : La Máscara negra d'Antonio Giménez Rico, Emilio Martínez Lázaro et José Antonio Páramo (série télévisée)
  • 1983 : El Mayorazgo de Labraz de Pío Caro Baroja (feuilleton TV)
  • 1985 : Goya de José Ramón Larraz (feuilleton TV)
  • 1985 : El Baile, de Mara Recatero (feuilleton TV)
  • 1988 : El Olivar de Atocha de Carlos Serrano (série télévisée)
  • 1989 : Delirios de amor: Párpados d'Iván Zulueta (TV) (court-métrage)

Cinéma

  • Nadine Alari dans Talons aiguilles
  • Annie Bertin dans La Fleur de mon secret
  • Évelyn Séléna dans Tout sur ma mère
  • Catherine Sola dans L'Échine du Diable
  • Frédérique Cantrel dans La piel que habito
  • Jacqueline Corado dans Les Lignes de Wellington
  • Béatrice Delfe dans Malgré tout

Bibliographie

Lionel Souquet, « La performance deleuzienne dans Tacones lejanos (1992) de Pedro Almodóvar », Mónica Zapata et Sophie Large (éd.), Lectures du genre nº 15 : Performance et liberté - Babies, pets and poodles, 2021, pp. 47-85, https://lecturesdugenrefr.files.wordpress.com/2021/12/souquet-almodovar.pdf

Presse

  • « Hommage. Mort de Marisa Paredes : “la voix la plus grave et la plus pure” du cinéma espagnol s’éteint », Courrier international,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes

  • Ressources relatives à l'audiovisuel :
    • AllMovie
    • Allociné
    • César du cinéma
    • Filmportal
    • Filmweb.pl
    • IMDb
    • Korean Movie Database
    • Unifrance
  • Ressource relative au spectacle :
    • Les Archives du spectacle
  • Ressource relative à la musique :
    • Muziekweb
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Source : Article Marisa Paredes de Wikipédia

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